Rembobinez #4

La rose pourpre du Caire

Ce lundi 22 juin, les salles de cinéma rouvriront enfin leurs portes au public. Exploitants, techniciens, distributeurs, auteurs… Le monde du cinéma a besoin du soutien des spectateurs et de son retour en salles pour reprendre correctement son activité et retrouver sa force. Si vous hésitez à aller au cinéma ou pensez que vous êtes dans de bien meilleures conditions lorsque vous restez assis sur votre canapé… voilà pourquoi La rose Pourpre du Caire peut vous redonner goût  à l’incroyable expérience qu’est la salle de cinéma.

La Rose Pourpre du Caire est un film réalisé par Woody Allen en 1985. L’histoire se déroule dans le new-york des années 1930. Cecilia, serveuse dans un bar avec sa soeur, est contrainte de donner son maigre salaire à son mari alcoolique et au chômage. Pour s’évader, elle se réfugie régulièrement au cinéma de son quartier, où elle revoit toujours le même mélodrame exotique, `La rose pourpre du Caire’. Cecilia en pince pour le personnage principal, interprété par Gil Shepherd, qui l’a aussi remarquée et sort de l’écran pour la rejoindre.

Considéré comme la plus pure des comédies de Woody Allen, La rose pourpre du Caire est également un des plus grands chef d’oeuvre de sa filmographie. Grand par sa dimension philosophique et ses questionnements autour du rôle de l’art, le film interroge sur la condition de spectateur et nos envies de rêves : l’évasion à travers la fiction est elle une forme d’aliénation ou de libération ?

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Pendant 1h30 et malgré toute la dureté retranscrite à travers la réalité sociale de l’époque et du temps de crise, un sourire constant se dresse sur nos lèvres pendant que Mia Farrow nous transporte dans son aventure improbable. Lorsque le personnage de l’écran quitte le film pour rejoindre Cécilia, c’est toute la transparence du cinéma et son quatrième mur qui sont abolis. La liberté est totale, la fiction empiète sur le réel et permet aux personnages de prendre un grand bol d’air frais pendant cette rude crise de 1929.

Le ton semi-absurde emprunté à certains moments du film apporte une légèreté qui tend vers l’émerveillement et le lâcher prise du spectateur. Lorsque Gil Sheperd a quitté l’écran, par exemple, les différents personnages du film restés à l’intérieur n’en reviennent pas et son outré par ce comportement indécent. Ils attendent son retour pour reprendre l’histoire et pendant ce temps, les spectateurs restent en salles et échangent des loufoqueries avec les personnages, brisant une nouvelle fois la frontière entre le réel et la fiction.

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Plus qu’un grand film “La rose pourpre du Caire” est une ôde au septième art et à ses salles obscures. Le cinéma était dans les années 30 le remède à la plus grande crise économique qu’a connu l’humanité, aujourd’hui encore les films et leur expériences en salles offrent du rêve. Donc à partir du 22 juin, si l’envie vous prend de vous évader, de croire en l’impossible et pourquoi pas de vivre une histoire d’amour avec votre acteur ou actrice préféré… on vous donne rendez-vous en salle pour que la magie opère.

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