Le football sait être juste

La semaine dernière, la Copa America et l’Euro ont couronné respectivement l’Argentine de Lionel Messi et l’Italie de Roberto Mancini. Pour différentes raisons, justice a été rendue sur le rectangle vert, et oui parfois le football sait être juste. Retour sur le sacre des deux champions. 

Enfin, il l’a eu !

Le chemin fut terriblement long pour Lionel Messi. Avant d’atteindre le Graal avec l’Albiceleste dimanche dernier, le natif de Rosario avait toujours échoué à un rien. La faute parfois à un Higuain beaucoup trop fébrile en face des cages contre l’Allemagne en 2014 et contre le Chili à deux reprises (2015, 2016) ou à des coéquipiers trop apathiques sur le terrain. 

En finale contre le Brésil, le numéro 10 argentin a été globalement discret contrairement à tous les autres matchs de la compétition où il fut omniprésent (4 buts, 4 passes décisives). Cependant, Messi a pu compter sur le meilleur lieutenant : Angel Di Maria, unique buteur d’un magnifique lob. Au terme d’un match assez tendu, l’ailier blaugrana a enfin soulevé son premier trophée avec l’Argentine. Un succès sur la scène continentale qui avait échappé pendant plus de 28 ans au pays du tango. 

Désormais, le meilleur joueur du monde est lui aussi titré avec son pays. Cette victoire lui permet de rentrer un peu plus dans le cœur de ses compatriotes orphelins du Pibe del Oro depuis novembre 2020. Plus discret et moins expressif dans le caractère que Maradona, Messi a longtemps noué une relation compliquée avec les siens. À contrario des légendes argentines, la Pulga parti très tôt à Barcelone n’a jamais joué dans un club professionnel dans son pays natal, un non-sens pour les Argentins particulièrement attachés à leurs clubs.

Cette Copa America 2021 permet à Messi d’asseoir un peu plus sa légende dans l’histoire du football argentin et mondial. Après tant d’années à vouloir gagner un trophée avec le maillot bleu et ciel, les dieux du football ont enfin récompensé son génie, son abnégation. Et oui, parfois le football sait être juste envers ceux qui le méritent. 

 

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Crédit photo : L’indépendant

Renaissance à l’italienne

Dans son histoire, l’Italie a toujours été le berceau d’un certain raffinement artistique. Les arènes romaines, les tableaux des peintres italiens et la Chapelle Sixtine sont entre autres des témoins de cet amour pour les belles choses. Ce goût pour le beau ne s’est malheureusement pas transmis sur les pelouses italiennes. Certes, le pays transalpin a eu des magiciens du ballon comme Mazola, Baggio, Totti mais l’adage collectif a toujours été d’abord bien défendre avant d’espérer marquer. Catenaccio oblige. 

Suite à la non-qualification au mondial 2018, Roberto Mancini prend le poste de sélectionneur de l’équipe nationale italienne. Dès lors, il base son équipe sur le trio du milieu Jorginho – Verratti – Barella. À l’image du Naples de Sarri, équipe importante de ces dernières années en Italie, la Squadra Azzura pratique un jeu offensif plaisant. Cette identité de jeu séduit le public durant l’Euro 2020, qui se prend d’affection au fur et à mesure de la compétition pour les coéquipiers de Chiellini. La phase de poules et la victoire contre la Belgique ont été les morts forts d’un groupe montant en puissance malgré une demi-finale âpre contre l’Espagne.

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Crédit photo : Lequipe

Globalement dans un championnat d’Europe plutôt moyen en termes de jeu, l’Italie a dénoté avec son effectif toutefois limité en talents individuels. En finale, la bande de Roberto Mancini a sauvé le football en remportant le trophée aux tirs au but face aux Anglais. Ces derniers coachés par Southgate ont passé la compétition à jouer petit bras et en étant assez fades dans le jeu, malgré la quantité de jeunes bons joueurs sélectionnés comme Rashford, Sancho, Foden, Mount, ou Saka. 

Le sélectionneur anglais s’est privé d’eux la plupart du temps au profit d’un 5-2-3 bien terne avec 7 joueurs de champ à vocation défensive. Une insulte au football lorsque tant de talents sont à sa disposition. Cependant, les dieux du ballon rond ont puni une dernière fois  Southgate. Rashford et Sancho, snobés pendant toute la compétition, entrent à la dernière minute des prolongations, et manquent leur penalty lors des tirs aux buts. 

Le pire survient lorsque Saka, dernier tireur anglais voit le sien stoppé par Donnarumma, offrant ainsi le titre à l’Italie. Âgé de 19 ans et inexpérimenté dans l’exercice, le milieu d’Arsenal n’était pas forcément le joueur le plus même à prendre ce tir au but, d’autres avant lui comme Sterling ou Grealish auraient dû le faire. 

Pour en revenir à l’Italie, Roberto Mancini a fait renaître son pays en proposant un football attrayant avec un groupe de joueurs soudés. Le football a su être juste en récompensant une équipe intéressante dont le sacre fait plutôt l’unanimité hormis Outre-Manche. En attendant la nouvelle saison qui débutera en août, le sport roi a été clément et bon envers les amateurs de belles histoires et de beau jeu. 

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