Kylian Mbappé

PSG : Toujours les mêmes maux

Plus les années passent, plus le PSG répète les mêmes erreurs. L’après Coupe du Monde 2022 et les défaites qui ont suivi, ont mis en exergue tout ce qui n’allait pas dans le club de la capitale. À l’occasion du 8ème de finale aller contre le Bayern Munich, retour sur les maux parisiens.

2 mercato ratés

Avec une masse salariale qui a explosé depuis l’arrivée de Messi en 2021, le PSG ne peut plus dépenser sans compter sur le marché des transferts. Les dirigeants doivent recruter malin. L’arrivée à l’été 2022 de Luis Campos, directeur sportif très proche du clan Mbappé allait dans ce sens-là. Cependant les manques de l’effectif parisien ont été mal ciblés, et aujourd’hui parmi les 160 millions investis sur les différentes recrues, seul Muekiele convint pleinement.

Un milieu pas adapté


Les autres arrivées (Ruiz, Vitinha, Ekitike, Soler, Sanches) déçoivent par leur rendement. Elles n’ont pas amélioré qualitativement le groupe parisien. De plus, leur profil n’ajoute pas plus de variété dans l’entrejeu parisien à l’heure où la combinaison des attributs physiques et techniques est primordiale pour tout milieu de haut niveau. En ligue 1, hormis Verratti et Danilo, le reste des milieux explose en vol face à la puissance et l’intensité des milieux adverses (Monaco, OM, Rennes, Lens). En Ligue des Champions, ce ne fut guère mieux lors de la double confrontation contre Benfica et le match retour contre la Juventus. 

Encore une fois, le PSG s’est trompé sur l’identité des milieux devant accompagner Marco Verratti. Un mal qui dure depuis 2017. Une tare alors qu’au mercato d’été dernier, Casemiro et Frenkie De Jong étaient sur le marché. 

Carlos Soler / Légende : TopMercato

Départs contraignants 

Sur le plan des départs, l’apport de Campos a été presque inexistant puisqu’ Antero Henrique, ex-DS du PSG (2017-2019) a été mandaté pour faire partir les indésirables. Entre prêts avec une énorme partie du salaire pris en charge (Draxler, Icardi, Navas, Wijnaldum) ou transferts pour une somme dérisoire (Gueye, Herrerra, Sarabia), le résultat n’est clairement pas satisfaisant au moment où le club a besoin de dégager de la masse salariale. 

De l’amateurisme

Le mercato d’hiver est un mercato d’appoint, pouvant mettre à chaque club de corriger par 1 ou 2 arrivées les manques de son effectif. À ce petit jeu, Arsenal a été un très bon élève, à l’opposé Chelsea qui a cassé la tirelire avec de 500 millions d’euros investis. Et puis il y a le PSG qui n’a enregistré aucune recrue alors que chaque ligne du terrain avait besoin d’une arrivée. Aucun travail n’a été réalisé en amont. 

« Je sais que le club travaille pour essayer de recruter un ou deux joueurs. Evidemment qu’il faut se renforcer. On a eu un départ, il faudrait prendre un joueur offensif différent de ce que nous avons actuellement, a glissé le technicien ce dimanche. On a aussi des contraintes vis-à-vis du fair play financier. »

Christophe Galtier au micro de Prime Video après le match nul contre Reims (1-1)

Prendre un ailier ou un pivot était la priorité. Après de nombreuses pistes, le board parisien a entamé des négociations avec Zieych, ailier de formation, mais loin du profil espéré. Indésirable avec Chelsea, le milieu droit marocain pouvait toutefois apporter de bons services à l’équipe parisienne, mais le PSG ne va pas réussir à obtenir son prêt à temps, la faute à des erreurs successives de Chelsea dans les contrats. Aucun travail n’a été réalisé en amont, ce qui donne cette situation clownesque avec Zieych, mais les Parisiens ne peuvent que s’en prendre à eux-même lors de ce panic-buy. 

Pas de taille

La lune de miel des premiers matchs a laissé place à un quotidien bien moribond. À l’image de ses prédécesseurs, Christophe Galtier lui aussi fait face aux limites de l’effectif parisien. Dès l’automne, le PSG de Galtier ressemblait beaucoup à celui de Pocchetino où l’expression collective était absente avec une équipe souvent coupée en 2 avec les 3 superstars (Mbappé, Messi, Neymar) devant où seul le brésilien opère le repli défensif. Seul le talent individuel permet au champion de France en titre de s’en sortir. Et lorsque l’opposition se présente avec un plan de jeu cohérent et de l’intensité, Paris souffre. Le schéma reste souvent le même, malgré ça, aucun travail n’a été fait pour répondre à ce type d’opposition. L’enchainement des gros chocs sur la scène nationale a mis en exergue cette absence de répondant dans les chocs.


Sur le plan tactique, l’ancien coach du LOSC a longtemps fait évolué son équipe en 3-4-2-1 jusqu’à ce que ce système montre ses limites en l’absence de joueurs clés comme Kimpembe. Le passage au 4-4-2 en losange a permis de rapprocher le trio d’attaque et d’opérer une plus grande rotation au milieu. Cependant là où Galtier pêche énormément, c’est par son manque de réaction quand son onze est acculé. Le technicien demeure trop attentiste, même si la faiblesse de son banc l’empêche de faire rentrer des joueurs avec un réel impact.

Il a aussi commis des erreurs dans le placement de sa charnière. Ramos habitué à être central gauche, a joué central droit ; inversement pour Marquinhos. Déjà que les deux défenseurs réalisaient un début de saison catastrophique, leur entraîneur les a mis dans des positions inhabituelles loin de leurs repères. Élément corrigé depuis quelques matchs, même si la charnière n’a pas pour autant retrouvé sa solidité. 

Sergio Ramos / Légende : FootMercato

Dans sa gestion des hommes, Galtier n’a pas réussi à insuffler un nouvel état d’esprit à son groupe. Sur le terrain, les joueurs sont à chaque fois résigné lorsque le match ne tourne pas en leur faveur comme face à Monaco, le 11 février dernier (3-1). Il manque un réel supplément d’âme dans cet effectif, où l’on sent chaque joueur prêt à faire l’effort pour l’autre. Les attitudes ne sont pas bonnes. À l’heure actuelle, le costume d’entraîneur du PSG est beaucoup trop grand pour lui. 

Motifs d’espoir

Les voyants sont au rouge à l’heure où le Bayern approche. Sur le plan comptable, Paris a déjà gagné le Trophée des Champions, est premier de Ligue 1 avec 5 points d’avance sur son dauphin, est encore en lice pour la Ligue des Champions. Cette dernière semble plus ouverte que les précédentes éditions, à condition d’éliminer les Bavarois, prétendants à la victoire.

Le PSG compte dans ses rangs certains des meilleurs joueurs du monde. Le trio d’attaque est capable de faire plier n’importe quelle équipe. Verratti a déjà démontré maintes fois qu’il était fiable lors des grandes rencontres. Dans les cages, Donnarumma affiche un très bon niveau sur les derniers matchs.

Le climat anxiogène et unique du PSG transforme chaque échéance européenne en future tragédie grecque. Cependant Paris a les ressources, ce club est capable du pire comme du meilleur en l’espace d’une semaine. Aux joueurs de le démontrer en réalisant une grosse performance face au Bayern.

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