Le mercato 2021 du PSG a secoué tout le football mondial. À coups de millions, les dirigeants parisiens se sont permis le droit d’aligner une équipe à faire pâlir les clubs les plus puissants du monde. Cependant après plusieurs mois et dispositions tactiques différentes, le coach parisien Mauricio Pochettino n’arrive toujours pas à développer du jeu. Retour sur la première partie de saison 2021/2022 du PSG.
Irrégularité des hommes
Depuis janvier 2020, le Paris Saint-Germain a disputé 100 matchs avec 100 compositions différentes, une statistique effrayante. Les suspensions, les retours de trêves internationales, y sont pour quelque chose, mais le gros point noir demeure toutefois les blessures. Trop de fois lors de matchs clés, le PSG n’a pas pu compter sur un Verratti, seul grand joueur dans l’entrejeu ou un Neymar amoindri comme durant la saison 2020/2021. Les deux sont les monsieurs 50% de l’effectif, ils disputent à peu près la moitié des matchs depuis 2017. Ce manque de régularité dans la présence des joueurs clés empêche partiellement les Parisiens d’avoir de la continuité dans le jeu.
De par la qualité et la composition inégale de son effectif, le club de la capitale repose essentiellement sur les performances de ces grosses stars (Mbappé, Messi, Neymar, Verratti). Lorsqu’elles sont dans un bon jour, ceci peut donner des prestations comme face au Barça en ⅛ de finale aller en 2021 ou contre la première mi-temps contre le Bayern en ¼ retour. Inversement, le PSG peut souffrir face à n’importe quelle équipe comme en ce début de saison quand ces joueurs clés sont en demi-teinte.
Cependant s’appuyer sur seulement quelques joueurs et espérer gagner de la sorte en 2021 est totalement anachronique. Ça peut passer une fois, mais pas deux fois. Les dernières grandes équipes ont toujours des stars et un jeu collectif. Cette idée de jeu sert de phare quand les individualités pataugent ou ne sont pas là. Au PSG, hormis sur quelques matchs, depuis l’arrivée de Mauricio Pochettino, personne ne comprend comment l’argentin veut faire jouer son effectif.
Un effectif pas complémentaire
La faillite de Leonardo
Pour fonctionner correctement un club doit avoir un coach et un directeur sportif qui travaillent main dans la main concernant le choix des joueurs pour définir un plan de jeu clair ensuite. À aucun moment le coach et le DS ont semblé en phase, ce qui a donné un effectif peu équilibré au PSG ces dernières années. La qualité était présente, mais pas partout. Une saison, les gardiens n’étaient pas au niveau, une autre c’étaient les latéraux et maintenant ce sont les milieux.
Avec le recul, le transfert de Mauro Icardi a pénalisé le club à l’été 2020. Le buteur argentin n’était pas voulu par Thomas Tuchel, le coach parisien de l’époque, mais Leonardo l’a quand même recruté. Aujourd’hui, l’attaquant argentin recruté pour 50 millions fait plus parler de lui pour ses frasques extra-conjugales que pour ses performances sur le terrain.
Malgré un budget pratiquement illimité, le directeur sportif Leonardo n’a pas su régler certains manques. Sur le plan des ventes, il a globalement déçu. Les indésirables s’entassent à Paris, personne ne les veut mais l’ancien dirigeant milanais préfère les prolonger à l’image du renouvellement de contrat de Draxler et de Kurzawa. Aujourd’hui, le PSG compte beaucoup de joueurs à faire partir depuis plusieurs mercatos. Des ventes permettraient au club de la capitale de rééquilibrer son effectif et d’économiser de gros salaires. Cependant depuis le covid, les clubs sont plus frileux concernant l’achat de joueurs. De plus, les indésirables du Camp des Loges ne souhaitent pas partir n’importe où malgré un temps de jeu famélique au vu de leur salaire et de la qualité de vie parisienne.
Autre gros point noir, le milieu de terrain, depuis son retour à Paris, aucun milieu recruté par Leonardo parmi une longue liste (Gueye, Danilo, Paredes, Herrera, Wiljnadum, Rafinha) s’est affirmé comme complément de Verratti ou comme une bonne solution de premier plan en son absence. En Ligue des Champions, le manque de qualité technique des relayeurs parisiens empêchent l’équipe de ressortir proprement sous la pression de l’adversaire. Toute la phase de groupe 2021/2022 de C1 a montré les limites du PSG dans l’entrejeu. Trop de milieux d’un niveau moyen pollue l’effectif du champion de France en titre. Pire, ce surnombre empêche indirectement certains jeunes comme Simons et Michut de gratter quelques minutes en championnat.
L’important c’est de gagner
Sur le terrain, Pochettino n’a pas encore réussi à créer une véritable alchimie au sein de son équipe. Le PSG ne joue pas ensemble. L’équipe apparaît souvent coupée en deux en phase défensive avec des attaquants ne travaillant pas, tandis qu’en phase offensive elle manque cruellement de mouvements et de courses sans ballon hormis les exceptions Mbappé et Hakimi. L’arrivée de Messi était censée apporter encore plus de danger dans les 30 derniers mètres mais pour l’instant, elle a surtout perturbée les joueurs offensifs. Neymar et lui n’ont pas retrouvé leur complicité barcelonaise sur le terrain, les deux ont tendance à se marcher sur les pieds. Di Maria le cherche à outrance, au point d’oublier totalement Hakimi qui ne cesse de proposer sur le côté droit. Il n’y a qu’avec Mbappé, que la connexion semble naturelle et décisive.
Une ligue 1 relevée
Le PSG de Pochettino est globalement le plus pauvre collectivement de l’ère QSI. L’équipe inquiète défensivement et apparaît souvent sur un fil. Elle peut être bousculée par n’importe quel adversaire. Les matchs en Ligue 1 contre des clubs de différents acabits comme Lyon, Metz ou Rennes en témoignent. Cette saison, chaque match est compliqué pour Paris. Cependant certaines contre-performances de la première partie de saison restent à pondérer au vu de l’inefficacité étonnante devant les buts des attaquants parisiens. Hormis Mbappé qui reste dans ses standards de performances, les 3 autres fantastiques sont à la rue. Cette mauvaise passe est passagère. Dès lors qu’ils auront retrouvé un peu de précision, l’équipe se facilitera bon nombre de matchs et de résultats obtenus sur le fil.
Malgré les énormes défauts de la formation francilienne, le PSG a su montrer deux choses importantes en cette première partie de saison : la résillience par l’obtention de beaucoup de points en fin de match et la victoire. Aujourd’hui, les coéquipiers de Neymar sont premiers du classement de Ligue 1 avec 13 points d’avance sur le second dans un championnat qui augmente de niveau année après année. En Ligue des Champions dans un groupe tout aussi dur que celui de l’édition précédente, Paris finit deuxième avec un point de moins que Manchester City. Certes le contenu des matchs laisse à désirer, mais d’un point de vue comptable, les attentes sont remplies.
Au vu des nombreux problèmes énoncés du club de la capitale, l’équipe part de loin mais ne peut que progresser afin d’aller mieux dans les prochains mois. Le huitième de finale contre le Real Madrid sera un excellent juge de paix pour évaluer les progrès du PSG de Pochettino. Ce PSG complètement fou, capable de transcender les grands soirs, possède les armes pour écrire les plus belles pages de son histoire dans la deuxième partie de saison.
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