En quelques années, Possession est devenu un des collectifs techno phares de la nuit parisienne. Cependant malgré une popularité toujours croissante, de nombreux problèmes sont récurrents et nuisent à la qualité globale des soirées du label parisien. Alors Possession, c’est quoi le problème ?
Possession, une référence de la nuit
Possession est un collectif techno créé par 4 habitués des nuits parisiennes (Naila, Anne-Claire, Mathilda, Héctor Oaks), qui organise des soirées LGBT depuis 2015 en région parisienne. Au fil du temps, ce collectif a gagné en popularité jusqu’à développer son propre label et à s’exporter à l’international. En quelques années, Possession s’est imposé comme la référence des soirées techno parisiennes.
Là-bas, le concept est calqué sur les soirées berlinoises ayant pour principe d’accepter tout le monde sans distinction d’origine sociale, de couleur de peau, de genre comme se définit Possession sur sa page facebook “ Rendez-vous libertaire et libéré, bien décidé à contenter ceux qui aiment fêter la nuit, sans stigmates, sans limites, sans barrière de genre. “
“ Les soirées Possession c’est l’assurance de retrouver les meilleurs DJs du moment, donc en termes de line-up cette orga est toujours à la hauteur malgré plusieurs problèmes. Ce sont aussi des soirées très ouvertes d’esprit, personne ne juge personne. Cet esprit je l’ai retrouvé de ma première à ma dernière Possession. “
Barbax, DJ et habitué des soirées techno
Les soirées se déroulent souvent dans des hangars désaffectés en région parisienne, le lieu est envoyé par mail deux heures avant le début de l’événement. Pour un prix d’environ de 20€, il est possible de danser de minuit jusqu’à midi, soit 12h de soirée sur des sets de DJ techno renommés comme VTSS, Anetha, Randomer ou parfois plus undergrounds comme Parfait.
Toujours les mêmes problèmes
Malgré une popularité grandissante, Possession subit régulièrement de nombreuses critiques quant à plusieurs faits concernant son organisation : la qualité du son, les problèmes d’eau et de toilette, le manque de place pour danser, l’absence de scénographie, l’absence de coin-chill pour s’asseoir, la quantité de monde présent, etc… Depuis le début, les mêmes problèmes persistent, et aucune amélioration significative n’a été réalisée par les équipes de Possession alors que le collectif accueille toujours plus de monde.
“ Depuis 2017, je fais régulièrement des soirées Possession dans des “warehouses” (entrepôts désaffectés dans des zones industrielles en banlieue parisienne). Ces soirées étaient toujours à la hauteur mais plusieurs problèmes, parfois récurrents, commençaient à apparaître. Parmi ces derniers, on peut citer les temps d’attente au bar ou au vestiaire, ou encore le système son mal adapté au lieu. Cependant les soirées Possession c’est l’assurance de retrouver les meilleurs DJs du moment, donc en termes de line-up cette orga est toujours à la hauteur malgré les problèmes cités plus haut. “
Barbax, DJ et habitué des soirées techno
Parmi les problèmes, celui de la qualité sonore soulève énormément de questions. Souvent trop fort ou parfois pas du tout assez, le son n’est jamais réglé justement. Le meilleur exemple reste la Boiler Room Possession où durant les premiers sets, il fallait être devant le dj pour entendre correctement le son, à contrario du dernier set de Trym où le son était beaucoup trop fort.
Les lieux choisis par Possession posent également de nombreux soucis. Certains lieux possédaient des clous dans le sol, d’autres avaient des problèmes d’humidité comme à Ivry. Le manque d’accès à un point d’eau reste le point le plus dommageable. Souvent, il n’y en a qu’un seul pour les milliers de personnes présentes en soirée. Malgré des tarifs toujours plus élevés, les infrastructures des événements Possession n’ont toujours pas été améliorées.
Toutes ces plaintes et ces critiques se retrouvent chaque dimanche sur le groupe Facebook Technoflex & Détente comprenant plus de 75 000 personnes. C’est un témoin idéal puisque les différents membres partagent leurs expériences des soirées en France.
Commentaires facebook sur le groupe Techno Flex & Détente concernant la soirée Possession du 18 juillet 2021
Ce type de commentaire revient régulièrement après chaque soirée Possession
Une position à améliorer
Aujourd’hui, Possession a la place de numéro 1 dans l’événementiel techno à Paris. L’ambiance et la line-up sont généralement à chaque fois de qualité. Deux éléments qui restent les points forts du collectif. Cependant à force de n’avoir jamais voulu élever ses standards dans l’organisation, le collectif parisien perd en qualité. Pour faire avancer le mouvement techno en France qui connaît une popularité croissante à l’heure actuelle, c’est aux leaders du mouvement d’offrir des soirées de qualité en rapport avec le prix payé (20-25€) par le public.
“ D’ailleurs ma dernière Possession était très décevante, celle du 3 juillet 2021. C’était la première Possession de la saison 2021. Elle a eu lieu en open air du côté d’Orly, et tous les problèmes cités plus haut étaient présents. Un temps d’attente d’une heure au bar même en fin de soirée, un système son inexistant qui ne nous permettait pas de profiter de la prestation des artistes. Possession a raté son retour selon moi, cependant d’après les retours sur les réseaux ces problèmes ont été rectifié lors des soirées suivantes. Il ne me reste plus qu’à me rendre à la prochaine pour vérifier cela.”
Barbax, DJ et habitué des soirées techno
Le Covid a bloqué toute organisation d’événements festifs durant près d’un an et demi. Une période de non-activité qui a permis aux différents organisateurs de soirées de réfléchir sur la manière de faire évoluer leurs soirées et le mouvement techno en France. Cependant rien n’a changé du côté et les soucis étaient les mêmes qu’avant le covid. La soirée de reprise du 3 juillet n’a pas loupé.
Possession s’est toujours mis en avant par rapport aux autres collectifs parisiens comme le défenseur de la culture techno voulant ramener une ambiance berlinoise. Pourtant aucune boîte de la capitale allemande accueille son public comme le fait Possession. Là-bas, il existe des coins chill pour se poser, des accès au point d’eau et des toilettes, juste le minimum syndical lorsqu’on dit vouloir organiser des soirées, chose que le collectif français n’est pas en mesure de donner ou ne veut pas donner.
À présent à Possession de se renouveler afin de conserver son statut, car il est dommage de voir un potentiel intéressant gâché par des problèmes récurrents d’organisation, derrière Possession d’autres collectifs parisiens travaillent très bien afin de bousculer le leader en la matière.
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