Interview : Jodye Reign

Rencontre avec l’artiste Jodye Reign, à l’occasion de la sortie de son dernier ep, “I FEEL IN LUV”, découvrez son univers tout en apprenant davantage sur sa vision de la musique. 

Notes Urbaines – Salut Jodye, content de te recevoir chez “Notes urbaines”, merci à toi pour l’interview, avant toutes choses, peux-tu pour nos auditeurs, te présenter, nous expliquer ton parcours, et nous parler de ta musique ?

J. : Je m’appelle Jodye Reign, j’ai 24 ans et je suis artiste. Je suis d’origine nigérienne, mais j’ai vécu dans pas mal d’endroits dans ma vie. Je suis née en Italie puis 2 ans après, j’ai atterri aux Etats-Unis. Là-bas, j’ai vécu pas mal de temps et dans différentes villes, mais surtout à Boston. 

Ensuite, je suis parti vivre à Londres, puis ma mère a voulu que je connaisse mes racines, donc nous sommes retournés au Nigeria pendant 2-3ans. Pour terminer, j’ai débarqué en France en 2015, étrangement, c’est le moment où je me suis mis à m’intéresser à la musique. De là, j’ai rencontré mon meilleur pote Edvy Dash, avec qui on s’est construit pendant des années pour trouver notre patte artistique.

Crédit photo : Punga

N.U. : Tu ne te définis pas comme un rappeur, mais comme un artiste, pourquoi ? 

J. : Tout simplement, je me définis en tant qu’artiste dans le sens ou je crée à partir de ce que je ressens, mes émotions. 

N.U. – Et dans ces émotions quelles sont tes inspirations musicales ? 

J. : – J’ai grandi avec ma mère, elle a toujours veillé à ce que j’ai une connaissance musicale riche, j’ai été bercé dans le rnb, la soul, et mon oncle m’a fait découvrir le rap avec Tupac.

N.U. – De toutes ses influences est né ton premier projet “Live” ? 

J. : Ça fait 2 ans que je fais de la musique “sérieusement”. En 2021 j’ai sorti un premier projet qui s’appelle “L!VE”, qui s’articule autour de deux univers, les performances live et le monde du jazz. L’envie de créer ce premier projet est née à la suite d’une vidéo de wizkid, sa performance m’a fait tilt et j’ai voulu développer une histoire autour de ça. 

Ce n’était pas prévu que je sorte cet ep, à la base, il était destiné à rester dans mon téléphone, mais finalement, on l’a partagé, il m’a permis de rencontrer du monde, de faire des choses, etc. Mais surtout d’être pris au sérieux. À la différence, mon nouvel ep “I FELL IN LUV” c’est vraiment mon projet, mon envie de partager ma musique, mon enfant…

N.U. : Content que tu embrayes sur ce nouveau projet, est-ce que tu pourrais nous en parler ? Nous dire ce qu’il raconte et pourquoi l’envie de nous le partager ?

J. : Pour être honnête avec toi à la base, il ne devait y avoir que le morceau “URM”. Ce morceau m’a pris 3 ans à faire, au moins dix versions pour arriver au résultat final. L’idée de ce son est née d’une question que j’ai posée au studio “ Si vous rencontrez en boîte une personne qui a beaucoup de similarité avec votre ex, vous faites quoi ?”. 

De ça beaucoup de réponses différentes et l’envie de créer un morceau traitant du sujet. Sauf que deux ans plus tard, cette histoire m’est vraiment arrivée et ça m’a donné les clés pour terminer ce morceau. Pour que le public comprenne mieux ce que j’ai voulu exprimer, le projet est passé à deux morceaux, puis trois, et enfin quatre afin de créer un véritable monde.

Crédit : Jodye Reign facebook

N.U. : Tout ce monde a une esthétique bien à lui, qui est à l’origine de la direction artistique ?

J. : La direction artistique a été prise en main par moi et mes potes. J’adore tout ce qui touche à la production, les personnes avec qui j’ai bossé, Edvy au niveau additionnel, H2o qui sont des potes à moi, ainsi que deux ingé sons avec qui je travaille régulièrement. 

” Je suis assez fou artistiquement, j’ai des idées qui sont parfois très compliquées à mettre en place, mais le collectif est là pour rendre ça possible. Ce n’est pas un label, ce n’est pas une société de management, c’est un collectif dédié à la création d’art pour la culture. “

Jodye Reign

De la ligne directrice jusqu’à la cover j’avais la main dessus, je ne suis pas ce genre de personne à juste enregistrer puis ensuite aller dormir. Au final le plus simple pour un artiste c’est d’enregistrer, tout ce qu’il y a autour est plus compliqué, mais c’est très important d’y apporter du soin.

N.U. : À travers tes réponses, on sent l’envie de nous faire découvrir ton monde, en quoi est-ce important pour toi ?

J. : Oui, c’est important de le partager, mais de le partager jusqu’à un certain point. Je te donne un exemple, si tu vas dans un pays et que tu prends un guide, il va te guider pour que tu découvres les endroits standards. Mais si toi, tu aimes vraiment bien l’endroit, c’est toi qui vas faire tes propres recherches pour en apprendre plus.

C’est à peu près la même chose avec mon monde, c’est un endroit empreint d’émotion et de rêverie, je vais te montrer les facettes importantes, mais si tu aimes, c’est à toi de te plonger dedans et d’en tirer ce dont tu as besoin. 

N.U. : Toujours en rapport avec ton univers, est-ce que tu peux nous parler un peu de ta cover, pourquoi et qu’est qu’elle raconte ? 

J. : J’ai bossé dessus avec des gars chauds dans leur domaine, Karoshi et Nino. À la base, il ne devait y avoir qu’une seule femme de présente, mais le titre et l’histoire de l’ep, c’est “I FELL LUV, et après réflexion, je suis tombé au moins trois fois amoureux dans ma vie. J’ai donc voulu représenter ces trois différentes périodes de ma vie par le biais de ces femmes ayant pour socle mon logo, et qui par extension les relient à moi et inversement.

Pour l’esthétique des femmes, j’ai cherché à les rendre charismatiques, indépendantes, des protagonistes de mon histoire. Pour le reste, je voulais exprimer le côté rêve, il y a un océan de vin rouge (même si je préfère le vin blanc) qui se rapproche du côté mère et fils.

N.U. – Dans ta musique, j’ai pu constater une forte influence du jazz ou du blues, quel est ton rapport à ces genres musicaux ? 

J. : J’aime la simplicité, un dimanche parfait pour moi, c’est écouter du Fela Kuti (je vous recommande d’écouter) à ma fenêtre avec un verre de vin blanc. 

Ma mère m’a bercé dans cette musique, des artistes comme Ray Charles m’ont permis de vraiment comprendre la musique, et moi, j’essaye de rendre ce côté émotionnel dans un genre cloud. Quand j’écoute du jazz, je me dis que la vie est simple, c’est nous qui rendons le tout compliqué. 

N.U. – On va sortir un peu de l’album, et j’aurais voulu que tu nous expliques en quoi consiste votre collectif “Serv” ? 

J. : “Serv ”, c’est un mélange de deux mots anglais, savage (sauvage) et vary (classe). Nous avons un côté sauvage qui nous permet d’être très spontanés dans l’art, mais notre part de vary nous permet de bien mettre en avant nos créations. 

Je suis assez fou artistiquement, j’ai des idées qui sont parfois très compliquées à mettre en place, mais le collectif est là pour rendre ça possible. Ce n’est pas un label, ce n’est pas une société de management, c’est un collectif dédié à la création d’art pour la culture.

Edvy dash et moi sommes les artistes et cofondateurs du collectif, on y retrouve aussi Rookie qui est le chef de projet, il y a Romain qui est l’assistant chef de projet, Kenny qui est un mannequin et qui m’aide sur la D.A.    

Crédit photo ; facebook Jodye Reign

N.U. : La avec ce nouvel ep tu nous ouvres une porte d’entrée sur ta musique, as-tu réfléchi à la suite, qu’est ce qui va arriver à l’avenir ?

J. : Je travaille déjà sur le prochain ep que j’aimerais sortir dans pas longtemps. Globalement, c’est de rester constant dans ma proposition et de montrer que j’ai un vrai univers. Mon but ce n’est pas de rester indépendant à vie, pour me développer, il me faudra des fonds, un manageur, etc.

N.U. : On approche de la fin mais avant, question Notes Urbaines, pourrais-tu me donner un coup de cœur ciné/série, sport, et musique ?

J. : Pour le sport, Kobe Bryant parce que ça va au-delà, j’ai un lien spécial envers lui, je me retrouve dans sa mentalité et ses ambitions, ça me donne l’envie d’en faire plus. 

Dans le cinéma impossible de t’en citer qu’un, dans mes coups de coeur, il ya tous les “Matrix” (sauf celui qu’ils ont sorti récemment), “Shutter Island” avec DiCaprio, et pour finir avec de l’émotion “L’étrange histoire de Benjamin Button”. 

La musique, premièrement Lil Wayne car artistiquement c’est mon père, il est ma plus grande inspiration en exemple de carrière. Je me permets de rajouter Frank Ocean et Rihanna. 

N.U. : Pour terminer, je te laisse t’adresser directement aux futurs lecteurs pour leur dire un dernier mot sur ton ep ainsi que leurs dires pourquoi te suivre à l’avenir. 

J. : C’est une question de choix, et justement, je te le laisse. Si tu as envie de t’évader, découvrir un endroit spontané, très rêveur, surréel dans lequel tout est accepté, un endroit où tu as juste à être toi-même, alors soit le bienvenu.

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