Ces séries sous-côtées…

Pendant ce mois d’octobre, Notes Urbaines a décidé de vous faire participer à sa séance de rattrapage. Il sera question de vous faire découvrir des programmes pas ou peu connus qui méritent visionnage…et on commence tout de suite avec la première partie des séries sous-côtées.

Lorsqu’on parle de quelqu’un ou de quelque chose de sous-côté, on fait généralement référence à deux notions principales. La première, la plus évidente, est de signaler un élément qui mériterait plus de succès ou de popularité. Légitimer dans le domaine du rap, cette notion pourrait être utilisée par exemple en parlant de Dinos, un rappeur dont personne ne conteste le talent mais dont le succès commercial peine à arriver. D’un autre côté, sous-côté peut-être utilisé lorsque quelqu’un ou quelque chose n’est pas respecté à sa juste valeur. L’attaquant de Manchester City Bernardo Silva pourrait ainsi être considéré comme tel. Ces deux significations peuvent bien sûr être compatibles.

Dans cet article, nous nous attarderons sur une liste de six séries sous-côtées. Ces choix sont bien évidemment purement personnels  et non exhaustifs.

Servant 

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Avec un casting de luxe (Rupert Grint de Harry Potter et Lauren Ambrose de Six Feet Under pour ne citer qu’eux), Servant est l’une des séries les plus mystérieuses de ces dernières années. Produit par M.Night Shyamalan, on retrouve dans cette mini-série l’ambiance effrayante et étrange propre au réalisateur du sixième sens. Chaque épisode est une énigme, une remise en question du récit qui nous laisse constamment sur de grandes interrogations.

L’histoire est celle d’un couple qui décide d’embaucher une baby-sitter pour s’occuper de leur bébé. Lorsque cette dernière débarque, elle découvre que le bébé s’avère être en fait une poupée.

Avec un format court et un montage original, on se laisse emporter pendant dix épisodes dans cette étrange histoire mêlant réalité sociale et invraisemblance. Avec une saison 2 en approche, l’intrigue de Servant repose sur les réactions des personnages, souvent surprenantes, qui nous questionnent sur leurs véritables intentions.

Le petit + : l’épisode 1 et l’épisode 9 sont réalisés par M. Night Shyamalan.

(Dispo sur Apple TV)

Si vous aimez : Sharp Objects, Dark, Bates Motel, Fringe

Please like me

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Cette série australienne décrit le quotidien d’un jeune homme qui rentre dans la vie adulte, avec ses amis et ses parents gravitant autour de lui. A la frontière de la comédie et du drame, la série nous fait autant rire que pleurer. L’écriture est subtile, la mise en scène minimaliste et le jeu des acteurs naturel. Le personnage principal, interprété parfaitement par Josh Thomas, également réalisateur de la série, est généralement antipathique, parfois méchant et souvent maladroit.

La série repose sur ses dialogues mais sait exactement quand se taire pour souligner les moments importants. Elle y explore les relations parents-enfants, amoureuses et amicales, avec leurs hauts et leurs bas tout en gardant cet humour décalé et absurde. On y traite aussi du coming-out, de l’avortement, de l’anxiété, de la bipolarité et de la dépression, toujours avec finesse sans jamais tomber dans le pathos.

Le petit + : La série est dispo sur Netflix.

Si vous aimez : Lovesick, You’re the worst, Girls, Looking

The Leftovers

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Bon, cette série. . . les gens la connaissent mais personne ne l’a vu. Il est temps d’en parler. 

Inventée par Damon Lindelof, créateur de Lost, The Leftovers nous fait voyager durant trois saisons dans une ambiance mystérieuse, complexe et énigmatique. En une ligne, le pitch résume parfaitement cet état d’esprit: Du jour au lendemain, 2% de la population disparaît subitement. C’est la vie des habitants de Mapleton 3 ans après ce drame que nous suivons.

C’est au fil des épisodes qu’on comprend petit à petit le sujet de la série, ou qu’on croit le comprendre. Chaque épisode nous éclaire un petit peu sur la suite, mais nous surprend par la thématiques des sujets abordés : le deuil, la révolte, l’acceptation, le départ, le mensonge, le secret et les croyances. 

Une immense tristesse émane de la série, aidée par les liens profonds qui unissent les personnages et une BO incroyable de Max Richter, qui aux premières notes, nous fait replonger tout de suite dans l’univers de la série.

Portée par un personnage charismatique et torturé, Kevin Garvey, interprété par  Justin Theroux (Six Feet Under), la série nous fait découvrir une panoplie d’acteurs et l’on apprécie particulièrement l’alchimie que partage le personnage principal avec Nora Durst, jouée par Carrie Coon (Fargo) dont la carrière sera lancée après ce rôle.

The Leftovers est une série philosophique, teintée de justice sociale et de religion.  Damon Lindelof n’en est pas à son coup d’essai mais parmi ses plus grandes œuvres (Lost et Watchmen pour ne citer qu’eux) The Leftovers est certainement son projet le plus audacieux.

Le petit + : Si cette série ne vous retourne pas le cerveau on vous offre un aller-retour pour le paradis.

(Disponible sur OCS)

Si vous aimez : Under the dome, Lost, The OA, Fargo, Westworld, Dark, Twin Peaks

Broad city

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New York, aujourd’hui. La série dévoile le quotidien de deux meilleures amies, complètement déjantées, à l’intérieur de cette grande ville. Interprétées par les deux actrices géniales que sont Ilana Glazer et Abbi Jacobson, ces deux personnages vivent leur vie pleinement entre fêtes, dîners et petits jobs peu passionnants. C’est une comédie où l’on rit beaucoup grâce à un humour novateur sans tabou sur les sujets actuels de société. Les discussions sont souvent profondes et touchent absolument à tout (politique, féminisme, racisme, sexualité…) avec justesse. Broad City nous montre un exemple de la femme moderne à travers les deux personnages principaux. Les acteurs secondaires campent également parfaitement leurs rôles avec une flopée d’humoristes new-yorkais (notamment l’excellent Hannibal Buress).

Broad City dévoile aussi avec un réalisme surprenant la complexité de cette génération et ses contraintes sociales. Bref une série féministe dans l’ère du temps, remplie d’énergie communicative, décrite souvent comme la “petite soeur trash de Girls”.

Le petit plus : Après des débuts sans budget sur le web, la série est repérée et produite par Amy Poehler (Parks and Recreation, Saturday Night Live).

(Disponible sur Apple TV)

Si vous aimez : Girls, How to make it in America, Fleabag, Sex Education

My mad fat diary

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Comment ne pas parler de My Mad Fat Diary, de son titre français mielleux « Journal d’une ado hors normes ». Ne vous laissez pas avoir par ce dernier, il s’agit d’une petite pépite du paysage anglo-saxon. On suit dans cette série écrite par Tom Bidwell le parcours de Rae (Sharon Rooney), une adolescente en surpoids complexée, qui alterne entre l’hôpital psychiatrique et sa vie en dehors avec son groupe d’amis.

Avec comme héroïne une ado mal dans sa peau, cette série touchante évoque des sujets sensibles tels que les TCA, les problèmes relationnels, la sexualité, les complexes, la timidité…Malgré tout, elle ne tombe pas dans le cliché et réussit à nous faire sourire, et même nous faire rire par son naturel comique.

Une mention aussi pour ces acteurs anglais encore peu connus pour la plupart, dont Ciara Baxendale, Jordan Murphy, Dan Cohen et Nico Mirallegro, tous géniaux dans leurs rôles. C’est également ici qu’on a repéré pour la première fois la fameuse Jodie Comer, interprétant Chloé la meilleure amie de Rae, à ses débuts, bien avant son rôle de psychopathe tueuse dans Killing Eve.

Petit plus : La série se situe dans les années 90 et nous ramène à cette époque par une direction artistique affirmée : costumes, décors, maquillage, accessoires et surtout une  B.O. incroyable (Blur, Oasis, The Cure, Bjork, Beck, Radiohead…).

(Disponible sur Prime)

Si vous aimez : Misfits, Skam, Skins, Euphoria, Atypical

M.G

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