Mercato 2021 : Qui sont les grands vainqueurs ?

Malgré la pandémie et des finances fragiles dans la majorité des clubs, le mercato estival 2021 a été une période riche en surprises. Le PSG et les Anglais ont animé la chronique avec des arrivées significatives comme celle de Messi, Ramos dans la capitale, de Ronaldo à Manchester United ou celle de Lukaku à Chelsea. D’autres mouvements comme le retour de Griezmann à l’Atletico ou l’arrivée de Sabitzer au Bayern Munich ont marqué cette fin d’été complètement folle. Mais qui ont été les véritables gagnants du mercato le plus grand et le plus fou de l’histoire ? Réponse ici avec un focus sur les 4 vainqueurs !

Paris Saint-Germain : Rêvons plus grand

Le Messi et ses apôtres

Le PSG a frappé un grand coup sur la table. Libérés du fair-play financier, les dirigeants parisiens s’en sont donnés à coeur joie sur le marché des transferts pour combler les failles de leur effectif en défense et au milieu de terrain. Les arrivées des latéraux Hakimi pour 60 millions d’euros et Nuno Mendes en prêt avec option d’achat viennent apporter dynamisme et talent à un poste où Paris n’a fait qu’enchaîner les déceptions ces derniers temps. Avec eux, le club de la capitale possède deux des plus prometteurs latéraux (Hakimi 22 ans, Mendes 19 ans) et peut sécuriser le poste pour de longues années.

Autre grosse venue importante en défense, celle d’un patron du football : Mr Sergio Ramos. L’ex capitaine du Real Madrid n’a pas réussi à se mettre d’accord avec son ancien président, Florentino Pérez pour une prolongation arrangeant les deux parties. Préférant le PSG aux deux clubs de Manchester, le quadruple vainqueur de la Ligue des Champions vient en France pour apporter toute son expérience et sa hargne. Sa présence remet en cause le statut de Kimpembe, le titulaire actuel au poste de central gauche, qui durant la saison dernière bénéficiait d’une absence totale de concurrence. Avec Ramos, Paris a dans ses rangs un homme qui connait la recette pour gagner la coupe aux grandes oreilles, objectif numéro 1 du club.

De plus en plus de joueurs partent à la fin de leur contrat pour choisir leur future destination. Le PSG en a fait les frais ces dernières années avec les départs de joueurs comme Rabiot, Kouassi, Meunier ou Cavani. Cette fois-ci, Paris en a bénéficié avec deux opportunités présentes sur le marché et ayant brillé à l’Euro : Donnarumma, meilleur joueur et gardien de la compétition avec l’Italie et Wijnaldum, milieu tout terrain.

Jusqu’ici le mercato parisien avait fait trembler l’Europe, mais la venue de Léo Messi a eu l’effet d’un séisme dans le monde entier. Personne aurait pu imaginer le sextuple ballon d’or revêtir une autre tunique que celle blaugrana. Le Barça, endetté à plus 1 milliard d’euros et bloqué par la réforme de la Ligue Espagnole, n’a pas eu les fonds nécessaires pour pouvoir prolonger la Pulga malgré des négociations intenses. Libre de tout contrat, le numéro 10 argentin n’a pas perdu de temps et a rejoint les rangs du PSG en moins d’une semaine. Dans la capitale, il va constituer un trio d’attaque de feu avec Neymar et Mbappé.

Vrai(s) faux départ(s)

Côté départ, ce fut comme toujours assez calme depuis le retour de Leonardo aux manettes de la politique sportive du club. Quelques jeunes sont partis en prêt pour s’aguerrir comme Kalimuendo  à Lens, Nagera à Bastia, cependant les indésirables (Kurzawa, Rico, Rafinha, Herrera, Danilo) sont encore au club hormis Bakker, unique vente des franciliens, parti pour 7 millions à Leverkusen et Sarabia parti en prêt au Sporting.

Le feuilleton Mbappé a aussi rythmé l’été parisien. L’attaquant français a demandé au début de l’été des renforts significatifs, il les a eu mais n’a pas prolongé malgré l’arrivée de Messi, Ramos, Hakimi. Mis face à ses responsabilités par son président Nasser Al-Khelaifi, Mbappé a joué au sourd laissant le Real Madrid répondre à sa place en proposant 160 millions d’euros pour s’attacher ses services. Bluff ou non de Florentino Perez, il veut en tout cas marquer le coup et replacer Madrid sur l’échiquier du football mondial en prenant le meilleur joueur des nouveaux riches qataris. 

La première offre est refusée par l’état-major parisien qui en attend plus pour laisser partir sa pépite. Les Merengues montent jusqu’à 200 millions dans les derniers jours du mercato, mais Paris tient bon et refuse de nouveau. Malgré la situation contractuelle défavorable (1 an de contrat) de Mbappé, les dirigeants parisiens n’avaient aucun intérêt à accepter l’argent du Real pour plusieurs raisons : Paris dispose d’un puit sans fond financier avec le Qatar, en moins d’une semaine il était impossible de remplacer Mbappé avec un joueur avec les qualités et du même acabit, laisser partir Mbappé malgré les 200 millions allait considérablement affaiblir l’équipe.

Dans ce jeu haletant de poker-menteur, le PSG en ressort probablement grandi en ayant refusé l’argent du Real. Pour l’état major parisien : Mbappé n’a pas de prix,  les clubs historiques ne prendront pas leurs joueurs ( ex : Verratti en 2017, Neymar en 2019 vers Barcelone) et personne ne volera leur rêve, leur rêve de voir jouer ensemble durant une saison 3 des meilleurs joueurs du monde pour peut être se voir se réaliser le rêve ultime celui de soulever la première Ligue des Champions de son histoire.

Chelsea : Asseoir sa domination

Les Blues ont été l’équipe surprise de l’année dernière. Mal en point en début de saison 2020/2021 malgré un mercato stratosphérique (Werner, Havertz, Ziyech, Chilwell), Chelsea n’a pas répondu aux attentes. Frank Lampard, incapable de trouver la bonne formule a été remercié pour etre remplacé par Thomas Tuchel à l’intersaison. En à peine quelques mois, ce dernier arrive à imposer sa patte à l’équipe avec la mise en place d’un 3-4-3. Les Londoniens revivent et enchaînent les grosses performances jusqu’à remporter leur deuxième Ligue des Champions de leur histoire contre Manchester City. 

La pièce manquante 

Malgré ce succès continental, Chelsea a souffert par un manque d’efficacité devant, la faute à Timo Werner peu fiable devant les cages. Le board se met donc à la recherche d’un 9. Haaland est scruté mais Dortmund ne veut pas entendre parler d’un départ de son joyau norvégien. Finalement, le choix se porte sur Lukaku. Ancien pensionnaire de Stamford Bridge, le belge a progressé depuis son départ et est devenu un attaquant complet, capable de jouer dos au but. Chelsea a cassé la tirelire (115 millions d’euros) pour recruter l’ancien joueur de l’Inter. Lukaku est la pièce manquante dont Tuchel avait besoin pour atteindre ses nouveaux objectifs dont le titre de Premier League. 

Dans les dernières minutes du mercato, le club d’Abramovitch a réalisé un bon coup en prenant en prêt le milieu de l’Atletico Madrid, Saùl Niguez. L’espagnol en méforme ces deux dernières saisons a tout pour se relancer en Angleterre auprès de sa nouvelle équipe. Saùl et Lukaku complètent un effectif bien fourni tant sur le plan quantitatif que qualitatif. 

Vendre en période de covid

Chelsea a vraiment été impressionnant sur ce mercato estival en vendant ses joueurs indésirables. Chose qu’aucun gros club européen n’a réussi à faire. Grâce à un excellent travail de Marina Granovskaia, directrice générale du club, les Londoniens ont récolté près de 124 millions durant le marché des transferts. Les départs notamment de Tomori au Milan pour 28 millions, d’Abraham à l’AS Roma pour 40 millions et de Zouma à West Ham pour 30 millions ont permis au club d’avoir une balance positive (+9 millions) après le 1er septembre, une aubaine en période de covid. 

Manchester United : Revenir au premier plan 

Depuis le départ de Sir Alex Ferguson, Manchester United court après son histoire. Malgré quelques bonnes performances en Ligue Europa (victoire en 2017, finale en 2021), les Reds Devils  se situent loin des meilleurs sur l’échiquier du football européen. Pour revenir sur le devant de la scène, les Mancuniens avaient besoin d’investir sur des joueurs pouvant apporter une vraie plus value au XI de départ. L’arrivée de Jadon Sancho était déjà dans les papiers l’année dernière, elle s’est finalement conclue cet été pour environ 89 millions. L’ancien ailier de Dortmund étoffe un secteur offensif déjà bien fourni par la présence de Greenwood, Martial, Rashford. La jeune star anglaise possède des qualités de création et de percussion qui ont pu manquer par le passé aux hommes de Slojkaer.

En plus de Sancho, Manchester United s’est offert les services de Raphaël Varane venu du Real Madrid pour 50 millions d’euros. Le défenseur central avait fait le tour en Espagne et avait besoin d’un nouveau challenge dans sa carrière. Et quoi de mieux comme défi, que de ramener au premier plan le plus grand club d’Angleterre. À Carrington, le français âgé de 28 ans fait la paire avec Maguire, solide roc de l’arrière garde mancunienne. Par le passé, les observateurs ont douté de la capacité à évoluer sans Ramos au Real Madrid. Sans lui, le joueur formé à Lens a souvent paru perdu et peu tranchant sur le terrain. À Varane de s’affirmer comme un réel patron comme lors de la Coupe du Monde 2018 avec l’équipe de France, afin de succéder correctement aux grands centraux ayant fait l’histoire de Manchester comme Vidic, Ferdinand, Stam.

Le retour du roi

Tout s’est fait en un jour, en à peine quelques heures. Cristiano Ronaldo, déçu de sa situation à la Juventus, a cherché une porte de sortie. Rapidement, les contacts avec Manchester City se créent. Lui, l’ancien enfant d’Old Trafford va désormais jouer pour le rival devenu un nouveau riche depuis son départ en 2009. Face à cette nouvelle, les fans des Reds Devils sont énervés, certains allant même jusqu’à brûler le maillot de leur ancienne idole. Voyant son fils spirituel partir chez l’ennemi, Sir Alex Ferguson intervient et discute avec la star portugaise. L’écossais ainsi que d’autres légendes de Manchester United arrivent à raisonner Ronaldo. Changement de direction, retour à Old Trafford !

Dans cette opération, la Juventus empoche 15 millions d’euros + 8 millions potentiels selon les bonus. La vieille dame se débarrasse d’un important salaire malgré les performances sportives de premier plan du quintuple ballon d’or. Avec CR7 à la pointe de son attaque, Manchester United redevient dangereux et s’affiche comme un concurrent sérieux sur la scène nationale et continentale.

Atletico Madrid : Rester numéro 1 

Souvent dans l’ombre des deux géants espagnols, l’Atletico Madrid s’est tout de même imposé comme une équipe marquante des années 2010 sous les ordres de Simeone, capable de coups en compétition européenne (finale de C1 en 2014, 2016) et nationale (champion de Liga en 2014). L’année dernière, face au Barça et au Real Madrid, les Colchoneros ont réédité l’exploit de remporter le championnat espagnol grâce à un excellent Luis Suarez et une philosophie de jeu plus offensive. 

En proie à des difficultés financières, le Barça et le Real Madrid ont plutôt été timides sur le marché des transferts, au contraire de l’Atletico qui a été le grand acteur espagnol du mercato. Pour continuer à rester numéro 1 dans son pays, les dirigeants madrilènes l’ont joué intelligemment en recrutant selon leurs besoins. Tout d’abord, ils ont acquis pour 35 millions le polyvalent milieu argentin Rodrigo De Paul venu de l’Udinese, pour 30 millions l’attaquant brésilien Matheus Cunha en provenance de l’Hertha Berlin. Ces achats permettent d’étoffer un effectif souvent en proie aux blessures, qui ont été le principal point noir de l’Atletico Madrid en 2020/2021. 

La cerise sur le gâteau 

Bien parti pour dominer encore cette saison sur la scène nationale, Cholo Simeone s’est offert le luxe de ramener son poulain à la maison : Antoine Griezmann. Parti deux auparavant à Barcelone pour 120 millions, le français a énormément déçu en Catalogne. Laporta n’a pas hésité un seul instant à se débarrasser du champion du monde afin d’alléger la masse salariale de son club. De retour à Madrid, Grizou dispose d’un cadre qu’il connaît et lui ayant permis d’atteindre des sommets sur le plan personnel. 

Aujourd’hui, l’Atletico Madrid a le meilleur effectif d’Espagne. La concurrence apparaît encore plus faible que l’année dernière avec les départs de Ramos et Varane du côté de Madrid, et de Messi et Griezmann pour Barcelone. Aux hommes de Simeone d’assumer leur statut de favori, afin d’offrir au club et aux supporters un deuxième succès consécutif en Liga.

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Claude-Arnaud