Kari Faux – Primary

Pour cette fin de semaine, nouvelle recommandation musicale sur le premier EP de l’artiste américaine Kari Faux, Primary, qui s’inscrit dans la lignée du rap US féministe libérée, tout en restant simple et efficace. 

Depuis la fin des années 2000, on observe de plus en plus un réel démarquage de la place de la femme dans le rap. En effet, le milieu qui était très majoritairement masculin, les restreignait à poser dans les clips ou à un refrain r&b-soul pour apporter une touche féminine à la musique. Mais ce temps est définitivement révolu avec la montée en puissance de rappeuses du monde entier qui brisent les codes, pour le plus grand plaisir de nos oreilles (allant de l’iconique rappeuse américaine Lil Kim, fidèle acolyte de Biggie, aux légendes françaises du rap Diam’s, Lady Laistee, Keny Arkana ou encore Casey). 

Actuellement, aux Etats-Unis, cela fait déjà plus de 10 ans que les femmes ont pris une part très importante dans la culture rap, s’appropriant tous les codes à leur avantage pour en ressortir quelque chose d’unique, une forme d’expression afin de s’affranchir de tous les diktats ancrés dans une société patriarcale. Ce qui fait leur véritable force est que cette empowerment est très éclectique, allant du rap brut, cru et explicite avec Nicki Minaj, Cardi B, Megan Thee Stallion ou encore Princess Nokia, au rap technique et créatif de Rhapsody ou Little Simz, et bien d’autres. 

Au croisement entre ces nombreuses figures se trouve Kari Rose Johnson aka Kari Faux, une artiste native de l’Arkansas, doté d’un flow monotone, similaire à celui de Noname, mais aussi d’une belle voix lorsqu’il s’agit de faire des refrains avec des productions minimalistes touchant à tout style de musique, les principaux étant la funk, le rap, la soul et la pop. 

Dans son premier EP Primary, sorti en 2017, cet artiste a décidé de prendre l’allure d’une chanteuse soul des années 80, en parlant de sa propre vie et de ses relations avec les hommes, tout en dégageant une bonne dose de confiance en soi et d’orgueil dans ses paroles. Pour cet EP, la jeune artiste s’est entourée de quelques prodiges et artistes indépendants, dont l’un des membres du groupe The Internet, Matt Martians, bLAck pArty, le musicien Jerry Paper ou encore Lord Narf.

Yeah, for all my niggas with a good dick and the book recommandation ? Holla at me at 444-444-4444”  Kari Faux – Gimmeride

La force de ce projet réside donc non seulement dans la confiance qu’aborde Kari avec ses paroles mais également dans l’utilisation des basses, des claviers et d’une assez bonne rythmique dans ses 7 titres, donnant une ambiance assez rétro tout en restant frais et actuel. Vous l’aurez compris ce projet est à écouter pour se remettre une bonne dose de self-estime et remettre sa tête dans ses projets non aboutis ou en préparation.

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