C’est quoi au juste le football américain ? (3/4)

écrit par N.L. 

Credits : Steven Bisig / USA TODAY Sports

Maintenant que vous êtes en mesure de comprendre le fonctionnement du système de points, du temps et du terrain, il faut encore comprendre comment se déroule une attaque et une partie classique avec quelques règles et pénalités correspondantes à leur infraction. Je précise ici que mon propos ne concerne que la National Football League (NFL) américaine mais il existe d’autres ligues avec des règles qui peuvent changer telles que la Canadian Football League (CFL) ou encore la Xtreme Football League (XFL) qui se veut être une version plus rapide, agressive et nerveuse de la NFL. Le jargon en italique est celui utilisé par les commentateurs et fans de football américain et permettent une meilleure compréhension du jeu (bien qu’il soit en anglais). 

Comment se déroule une phase d’attaque ? 

Au début de la partie, l’équipe ayant gagné le coin toss (tirage au sort) peut décider de recevoir ou effectuer le kickoff. Les deux special teams se mettent en place, du côté de la kicking team, un kicker et 10 défenseurs dont le rôle est d’arrêter le receveur le plus rapidement possible ; du côté de l’équipe qui reçoit, un kick returner qui reçoit le ballon et donc l’objectif est d’avancer le plus loin possible sur le terrain (et éventuellement même marquer un touchdown) pour donner à son attaque une position favorable sur le terrain, un à deux lead blockers dont le rôle est de bloquer les défenseurs les plus rapides afin de dégager la voie le temps que le kick returner reçoive le ballon et analyse le terrain et 8-9 autres bloqueurs. Une fois plaqué, l’attaque et la défense se mettent en position. 11 joueurs de chaque équipe sont envoyés pour un effectif total actif de 46 joueurs appelés par match pour chaque équipe.

Configuration classique d’un kickoff avec le kick returner en violet. Crédit photo : NFL GamePass / Chuck Zodda (@ITP_ChuckZ).

L’attaque a alors 4 tentatives pour parcourir 10 yards. Sur la retransmission des matchs, deux lignes sont présentes pour les téléspectateurs : une ligne bleue (line of scrimmage) là où le ballon a été posé pour le first down et une jaune à 10 yards de distance (First Down Line). Si l’attaque réussit à arriver jusqu’à la ligne jaune ou la dépasse, elle garde la possession du ballon et obtient à nouveau 4 tentatives pour faire à nouveau 10 yards à partir de l’endroit où un des attaquants a été arrêté. Si l’attaque ne parvient pas à avancer de 10 yards sur ses quatre tentatives, le ballon est rendu à l’équipe qui était en défense, cette dernière envoie alors son attaque et l’équipe qui était en attaque envoie sa défense.

Présentation traditionnelle d’un play. Crédit photo : Total Pro Sports/Vox.

Chaque joueur étant spécialisé à un poste, le personnel des attaques et défenses change complètement à chaque changement de possession. Ce cadre théorique est cependant un peu différent au cours des parties. En effet, imaginons que l’équipe en attaque est à sa 4ème tentative (4th down) dans sa partie du terrain, disons à ses 35 yards ; la plupart du temps, elle enverra la punting unit (partie de l’équipe en charge des dégagements de ballons/sorties de camp). L’équipe qui était en attaque rend ainsi la possession à l’équipe adverse pour la faire reculer le plus possible dans sa partie de terrain, le but de la punting unit étant de dégager le ballon aussi proche que possible de la ligne de end-zone sans la dépasser ; cette compilation de punts parfaits ci-dessous donnera aux lecteurs l’idée de ce qu’il se fait de mieux. Dans le cas où le ballon s’écrase sur ou derrière la ligne d’en-but, ou derrière l’en-but, les arbitres sifflent un touchback et le ballon est placé sur les 20 yards de l’équipe attaquante.

Chaque phase offensive commence donc par un 1st Down & 10 (première tentative et 10 yards à franchir), ensuite un 2nd Down & 4(exemple pris au hasard, deuxième tentative et 4 yards à franchir), puis par exemple un 3rd & 1 (3ème et en général dernière tentative avant le punt, pour franchir un yard). Si l’attaque converti son 3rd Down, un nouveau lot de tentative leur est donné (New set of downs). Les 3rd downs sont donc critiques à convertir et ils déterminent de la réussite ou de l’échec d’une équipe pour un match ou une saison entière. L’attaque a toujours pour objectif de faire des positive yardage plays, c’est-à-dire d’avancer vers les 10 yards et la partie de terrain adverse. Les negative yardage plays (phases offensives qui font perdre du terrain) sont à éviter puisqu’ils obligent l’attaque à être beaucoup plus agressive et donc à révéler ses cartes. Ici, un exemple de toutes les pertes de terrain dues au meilleur joueur défensif de la ligue : 

Une partie traditionnelle est donc un enchaînement de phases offensives qui visent à attaquer différentes zones de la défense pour la faire douter. L’attaque sait où le ballon est censé aller à chaque play. La défense, par l’intermédiaire de ses coachs, connaît les tendances de l’attaque. C’est donc un ballet, certes ponctué de charges à l’épaule et de plaquages rugueux, ou une partie d’échec. En fonction de la philosophie des coachs et du talent présent dans une équipe, on peut assister à des parties où les défenses dominent avec un jeu qui semble poussif ; mais lorsque les attaques réussissent à se mettre sur la même longueur d’onde, on assiste à des matchs magnifiques comme le Seattle Seahawks vs San Francisco 49ers de l’année dernière…

…ou encore le classique Kansas City Chiefs vs Los Angeles Rams de 2018.

Cette troisième partie s’achève ici avant de laisser place au dernier épisode introductif au Foot US. Vous connaitrez au prochain numéro les règles les plus importantes ainsi que leurs pénalités correspondantes, les postes et les positionnements sur le terrain.

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