Carton rouge #4 : Le football se meurt

Quatrième édito de la rubrique “Carton rouge” qui revient pour donner des cartons rouges par rapport aux mauvais comportements du monde du sport. Nouvel article sur les nouvelles (mauvaises) idées et compétitions proposées par les instances du football qui tuent le sport roi à petit feu.  

Les hommes pensent souvent que toute évolution est synonyme de progrès. En football, les récentes années ont montré que la pensée progressiste avait bonne presse. Tout d’abord, la VAR a fait son apparition en 2018, rendant encore plus houleux et confus les débats sur l’arbitrage. Ensuite, de nouvelles compétitions aux intérêts toujours douteux ont été créées  comme La Ligue des Nations en 2018 et la Conférence League en 2021. Cerise sur le gâteau, la FIFA fait désormais propagande pour organiser la Coupe du monde tous les deux ans.  

Entre-temps, le format des compétitions majeures a sans cesse été réformé, ouvrant la voie à des formules incongrues comme l’Euro à 24 avec les meilleurs troisièmes qualifiés ou les prochaines Ligue des Champions à partir de 2024 avec les 10 matchs de qualification pour la phase à élimination directe. 

Toutes ces nouvelles réformes proposées par l’UEFA et la FIFA (à but politique et financier) n’ont fait que baisser la compétitivité des différents tournois. À contrario, les gains engendrés par ces instances augmentent tout comme le nombre de matchs grâce aux contrats de sponsoring, droits TV. Le football est pressé comme une véritable vache à lait par ceux qui le dirigent. 

Conséquence, d’un calendrier qui ne fait que s’allonger, les blessures. Depuis quelques années, les grands joueurs enchaînent et disputent des rencontres pratiquement tous les 3 jours. Ils sont gavés de matchs comme une oie avant le nouvel an, jusqu’ à explosion. Le site spécialisé Premier­Injuries a dénombré 78 blessures musculaires au cours des cinq premières semaines de compétition de la saison 2020-2021, soit une hausse de 42% par rapport à la saison précédente. Cependant malgré les critiques faites au système, rien ne change. Entraîneurs, joueurs, voire supporters n’ont pas leurs mots à dire. Ils subissent. 

On demande trop aux joueurs. Plus que ce qu’ils ne peuvent en faire. Ce n’est pas compliqué à comprendre ! On a interrompu la saison dernière, puis on a repris, puis on a démarré cette saison après deux semaines de repos. Je demande le maximum à mes joueurs, mais il y a une limite pour des êtres humains. ”

Pep Guardiola, entraîneur de Manchester City

Face à cette dérive du foot business, remettre le football au centre du projet demeure primordial. Il en va de l’intérêt sportif de ce jeu, de la santé physique et mentale des joueurs / entraîneurs et du respect de son histoire. La chimère de la Super Ligue (ligue fermée entre 12 clubs européens) a démontré qu’ensemble footballeurs, coachs et médias avaient le pouvoir de bouleverser l’ordre établi. Des manifestations, des unes et articles virulents, et des interventions étatiques ont eu lieu au printemps dernier pour annuler une compétition qui aurait violé toutes les valeurs du football. 

Crédit photo : Eurosport.com

Aujourd’hui ce sont aux vrais acteurs de ce sport (entraîneurs, médias, joueurs, supporters) de faire entendre leur voix via la création d’associations ou de syndicats pour construire à l’avenir un football qui leur ressemble. 

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