Booba : La playlist ultime #1

Alors que Booba vient de sortir son dernier album et que les auditeurs se tirent dessus à balles réelles pour savoir si c’est une sortie ratée ou une grande porte qui se ferme, revenons sur la carrière de ce géant du rap français. 

Nous reviendrons pour cela sur chaque album de l’artiste et nous essaierons de trouver le meilleur son de chacun, exercice très compliqué et très subjectif, il en ressortira la playlist ultime de Booba.

Temps mort – Indépendants

Arrivée en solo de Booba, difficile de choisir un seul son dans cet album qui reste aujourd’hui un des plus grands classiques de l’artiste et accessoirement du rap français. 

On retiendra Indépendants pour son mantra qui fera partie intégrante de la carrière de Booba “Et c’est bandant d’être indépendant”. C’est le deuxième son du premier album et c’est déjà l’entrepreneur Booba qui nous parle. Le son parfait avant un examen, un entretien d’embauche ou un match important, un son qui donne la mentale. 

La punchline du son (on aurait pu mettre tout le couplet) : 

Pour eux, si t’es black, d’une cité ou d’une baraque

T’iras pas loin, c’est “vends du crack ou tir à 3 points”

J’ai vu l’passé kidnapper l’avenir

Le présent sucer des bites et tous mes négros sur un navire

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Ma définition

Temps mort

Destinée

Panthéon – Hors saison

Deuxième album, il faut savoir confirmer, on n’est pas sur un album aussi culte que le précédent mais on y retrouve des sons qui le sont. Une des meilleures punch du rap français se trouve sur ce disque :  “Trop frelon, 400 ans c’est trop long, C’est pas la mer qui prend l’Homme, c’est Christophe Colomb” sur Commis d’office.

On s’arrête sur Hors saison, quelle production d’Animalsons mes amis, sur laquelle Booba surfe comme un twittos sur une polémique. Ce son arrive dans la tracklist juste après N°10 (lui aussi cultissime) et arrive pourtant à faire mieux. Un des meilleurs sons de sa carrière (Mehdi Maizi’s approved).

La punchline du son : 

Ils nient mais leur technique de dopage

Laisse des traces de sperme de toutes les ethnies dans l’Œsophage

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Tallac

N°10

Avant de partir

Ouest side – Pitbull

Booba arrive en club, débarque sur la piste et nous sert ce qui restera sûrement comme son grand chef-d’œuvre. Très difficile de choisir un son pour celui-ci, ne pas parler du tube Boulbi qu’on connaît encore tous par cœur alors qu’il est sorti il y a 15 ans ou encore de Garde la pêche qui force tout le monde à imiter Booba en utilisant cette expression.

On a finalement choisi Pitbull parce que si j’étais rappeur c’est le son qui m’aurait donné envie de rapper. Parce que ça fera plaisir à vos parents qui diront “Mais il a repris la chanson de Renaud”. Parce qu’on pourrait véritablement apprendre ce texte en cours de musique entre Nougaro et Goldman.

La punchline du son même si ce son n’est qu’une seule et unique punchline :

J’aime une femme, elle m’a donné le sein

M’a appris à m’tenir, à différencier l’Homme et le chien

On m’a dit tu as la rage, dégage ou je te pique

Femelle en chaleur reste pas dans les parages ou je te nique

Les autres sons qu’on aurait pu choisir (tous en vrai) :

Le Duc de boulogne

Boite vocale

Ouest side

Le météore

0.9 – Illégal

Début de transformation pour Booba qui commence à utiliser ce nouvel outil que l’on appelle autotune, on connaît tous la suite. Première fois que Booba divise le public, l’interview avec Fif de Booska P (Fif stories 9 pour ceux qui ont besoin d’un cours de rattrapage), et la naissance d’un nouveau rap français qui amènera quelques années plus tard à cette punch “D’puis 09 ils critiquaient mais ont tous saignées l’autotune”.

Ici les choix vont devenir plus compliqués, que les avis vont diverger. On est parti sur Illégal car c’est le son le plus maîtrisé en termes d’enchaînements autotunés et très bien rapés de l’album. Mais aussi parce que trop de punchlines incroyables et salaces à souhait sur la pollution et la levrette notamment.

La punchline du son :

J’me lave le pénis à l’eau bénie

J’vais rentrer au pays, marier 4 grognasses qui m’obéissent

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Garcimore

Game Over

Pourvu qu’elles m’aiment

Lunatic – Comme une étoile

Pierre angulaire de la carrière de Booba cet album n’est pratiquement pas cité parmi ses classiques, or il me semble pas loin d’être son meilleur album. On y retrouve toute la palette de ce que Booba sait faire, du kick et des punchlines sur des sons comme Abracadabra et Saddam haut de seine mais aussi sûrement ses meilleurs sons mélodieux autotunés de sa carrière avec Ma couleur et Comme une étoile.

Comme une étoile demeure l’un des textes les plus simples et les plus beaux de B2o, ce son c’est la comptine d’une vie. Comme le Big Mac, un son souvent imité jamais égalé. S’en dégage une mélancolie incroyable qu’on retrouvera dans le son qui lui succède, Paradis (avec lequel on a beaucoup hésité).

La punchline du son :

Comme une étoile j’ai disparu depuis longtemps

Mais tu me vois toujours briller, toujours scintiller

J’ai pris les petits sentiers, quitté le chantier

Hauts-de-Seine, obscène, Africain comme un Antillais

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Paradis

Ma couleur

Abracadabra

Futur – Kalash

Booba a définitivement la tête aux States dans cet opus. À trop vouloir courir vers le Futur, on finit par être ringard, ce qui fait de cet album un des projets les plus difficiles à réécouter aujourd’hui. Jimmy fait partie de ses musiques incroyables à leur sortie dont la prod reggae est plus compliquée à apprécier aujourd’hui. Le plaisir nostalgique à quand même failli me faire choisir ce son mais un concurrent devenu plus gros que le rap figure aussi sur cet album.

Kalash fait partie de ses titres trop gros pour un album, de ses sons que l’histoire a rendu culte (on sait pourquoi). Mais il s’agit aussi tout simplement d’un son que tu peux encore entendre passer en soirée aujourd’hui et qui te fera toujours pogo comme si ta vie en dépendait.

La punchline du son :

Toi même tu sais j’ai pas besoin de l’écrire (indice : pour une fois c’est pas Booba)

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Jimmy

Tombés pour elle

2PAC

DUC – LVMH

Album très inégal qui mériterait une version courte dans laquelle on supprime quelques sons. On aurait en effet pu se passer d’un son Dubstep (Loin d’ici) et de l’intervention de Jeremih (n’est pas Akon qui veut). En faisant le tri, il reste toutefois un album de très grande qualité avec le début de la série improbable des réseaux téléphoniques 3G et surtout une version 2.0 d’un de ces plus grands classiques Temps mort en compagnie du grand Lino. Décidément les sons Temps mort sont boycottés de cette playlist

LVMH c’est une punchline sur Mimi Mathy qui suffit à en faire le meilleur son de l’album.

La punchline du son :

J’suis tellement loin, dans les bails noirs, très noirs, tah illuminati

J’te la mets jusqu’à la ge-gor comme si j’baisais Mimie Mathy

Sont tous des collabos dans l’industrie, moi j’suis dans le maquis

J’ai l’06 à John Rambo, mon char d’assaut au valet parking

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Temps mort 2.0

3G

Tony Sosa

Nero Nemesis – Génération Assassin

Indéniablement le meilleur album de Booba sur sa carrière post 2010. À l’inverse de son album précédent, il se concentre pour donner un album cohérent avec une certaine couleur musicale (à part validé parce qu’il fallait quand même faire rentrer les sous).Cette unité rend assez compliquée la tâche qui nous incombe d’en sortir un seul et unique son. Tellement à part dans la carrière de Booba qu’il s’agit du seul album où il ne figure pas sur la pochette. 

Et c’est Génération Assassin qui sort grand vainqueur bien que le choix soit difficile face à la collaboration avec un certain Damso qui fait quand même son petit effet. Mais bon il faut le dire les roues arrière dans le cul de ta madre ont fait pencher la balance du côté du son du Duc en solo.

La punchline du son :

Trop près du mal, trop loin du haj

Vivement l’été pourvu qu’il neige

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Pinocchio

4G

Comme les autres

Trône – Petite fille

Avant dernier album du Duc qui s’affiche clairement sur son Trône. Loin d’être dans son top album, notre ami fait un peu le minimum syndical pour nous donner un bon album sans plus. Cela dit il se permet quand même de nous servir quelques très grands morceaux, avec deux incroyables bonus track que je ne vous présente plus, un son éponyme qui nous arracherait presque une petite larme et quelques sons trapés de grande volée comme Drapeau noir

Cependant, le son qui marquera cet album reste bien évidemment Petite Fille, son introspectif comme il en fait peut avec une magnifique déclaration d’amour à ses enfants. Eh rapido ? Ouais Razmo ? T’entends ce rythme endiablé ? Ça ca fait pleurer les ratpis ca.

La punchline du son :

Ton rire ouvre la mer en deux

Repeint l’quartier d’un Blood en bleu, tu es ma lune

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Trône

Drapeau Noir

Centurion

Ultra – Dernière fois

Petit dernier de la discographie, on entend les fans se taper dessus depuis Miami. Booba a décidé de partir en chantant une dernière fois, un peu de rap, beaucoup de mélo et ça en a dérouté plus d’un. Booba achève sa transformation autotunée entamée il y a 10 ans et une page de l’histoire du rap FR se ferme.

Difficile de choisir tellement l’album est récent, j’entends tout le monde crier qu’il faut mettre le son Ultra dans la playlist, que c’est le seul son bien de l’album mais je m’en fous moi j’aime le chant et j’aime Bramsito donc ce sera Dernière fois. Pour son côté historique, on referme la porte derrière Booba qui laisse derrière lui une armée du 92i (dont Bramsito, JSX et SDM qui font tous les trois de superbes prestations sur l’album).

La punchline du son :

Laissez-moi penser qu’ils seront sauvés

Prenez-moi si vous voulez, refermez derrière-moi

Laissez-moi chanter la liberté

L’illégalité une dernière fois

Les autres sons qu’on aurait pu choisir :

Mona Lisa

Ultra

Vue sur la mer

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