Cover Luz - Dante Sito

La vie en rose de Dante Sito

À l’occasion de sa nouvelle mixtape, Luz sortie le 18 décembre 2020, rencontre avec Dante Sito, un artiste éclectique qui voit la vie en rose.

Notes Urbaines : Premièrement, pourrais-tu te présenter ? 

Dante Sito : Je m’appelle Dante Sito, 26 ans, rappeur d’origine mexicano-chilienne. J’habite à Montreuil depuis mes 6 ans. J’ai commencé la musique vers 10-11 ans, puis le rap tout d’abord en groupe avec la Race Canine vers 20 ans, et en solo depuis 3 ans. J’ai sorti 3 projets en 2020. 

N.U. : Racontes-nous tes premiers pas dans le monde de la musique ? 

D.S. : J’ai d’abord commencé par le solfège au conservatoire, ensuite j’ai pris beaucoup de cours de guitare, de piano et de basse. Progressivement je me suis détaché de l’enseignement scolaire pour apprendre en autodidacte de mon côté. Il y a un an, je suis rentré dans une école d’ingé son et composition musicale, ça m’a vraiment aidé à acquérir de nouvelles compétences. 

N.U. : Comment tu te sens à l’approche de la sortie du projet ? 

D.S. : Je suis hyper pressé ! Je trouve que c’est mon meilleur projet, puisqu’il contient toute ma palette musicale. T’as dedans mes premiers morceaux en espagnol et beaucoup de featurings, deux choses que je ne faisais pas trop auparavant mais que j’ai voulu tenter. J’ai vraiment suivi mes envies.

Cover Luz / Crédit photo : Dante Sito

N.U. : Comment as-tu travaillé “ Luz ” ? 

D.S. : J’ai bossé tous les morceaux chez moi, dans mon studio à Montreuil. J’ai tout fait : prods (à part sur un morceau, Amour artificiel) , compos, et mixs. La majorité des chansons partent d’une guitare, ça permet d’avoir un vrai fil conducteur au sein du projet. D’abord je compose la prod et ensuite je pose dessus.

J’ai travaillé différemment pour les feats que j’ai envoyés parfois en tant que maquettes, d’autres ont été faits ensemble lors d’une séance studio. Certains morceaux ont 2 ans comme Olala, et parfois quelques semaines comme Vato. Luz a vraiment été fait sur la longueur. (…) Je préfère travailler tout seul, je me sens plus libre artistiquement, je n’ai aucune restriction. 

N.U. : Luz a un côté très éclectique, comment as-tu réussi à avoir une cohérence globale ? 

D.S. : Hormis quelques morceaux, c’est un projet qui est vachement guidé par la guitare . Dans Luz, tu peux retrouver pas mal de mes influences pop-rock, indie comme Post Malone, Oliver Tree, Julian Casablanca. 

N.U. : Peux-tu parler des featurings présents sur ta mixtape ? 

D.S. : T’as les gens qui gravitent autour de moi comme : Nusky, et Kevlart deux anciens membres de la Race Canine ;  Foster 162 ; Pesoboy Amiel, mon petit frère qui commence sa carrière et rappe en espagnol ;  Zinée, une rappeuse talentueuse qui monte, et Elah, une chanteuse pop que j’adore . J’ai voulu avoir des gens avec des styles variés.

N.U. : Pourquoi as-tu décidé de rapper en espagnol ? 

D.S. : Ça vient de mes racines mexicaines et chiliennes, j’avais envie depuis longtemps de faire et de sortir des morceaux en espagnol, il a fallu attendre le bon moment. Je suis aussi beaucoup inspiré par la scène latine comme J Balvin, Bad Bunny, Jay Cortez, etc… J’ai une chance d’avoir une double culture donc c’était vraiment important de faire des sons en espagnol. 

N.U. : D’où vient cette identité visuelle rose pour représenter ce nouveau projet ? 

D.S. : Ça vient de ma DA Emilia Labbe (direction artistique) . On a souhaité avoir une identité visuelle très forte et marquée. Les années 70, disco-funk et le rétro m’ont aussi inspiré. (…) On a commencé à construire cet univers pour Luz, mais je m’y plais bien dedans et on continuera de le développer à l’avenir sur les autres projets. 

N.U. : Peux-tu nous parler du morceau “ La vie en rose ” et de son clip ?

D.S. : Ça faisait longtemps que je n’avais pas rappé comme à l’ancienne, à l’époque de la Race Canine et ça me tenait à cœur de le faire. C’est un trait de ma personnalité que j’ai voulu mettre en avant. Avec l’équipe, on a voulu avoir un visuel marrant et un peu décalé avec la limousine rose. On a réussi à tout boucler en une heure.

N.U. : Le thème de l’amour est assez récurrent dans ton projet, pourrais-tu nous expliquer pourquoi ? 

D.S. : J’ai une certaine facilité à parler de mes sentiments. J’ai l’impression que pour certains artistes, c’est tabou de faire des sons d’amour. J’ai vécu des histoires qui m’ont marquées, et en parler demeure une thérapie pour moi. L’amour reste le thème qui m’inspire le plus. 

N.U. : Je trouve que l’intro “ Amour artificiel ” et l’outro “ Médicament ” se répondent par l’aspect scientifique dans les paroles, qu’en penses-tu ? 

D.S. : Ce sont deux sons assez spéciaux pour moi puisque j’ai vraiment ressenti quelque chose en les créant. Amour artificiel est l’histoire d’un gars qui fait tout pour qu’une fille tombe amoureuse de lui. C’est un peu la recherche de la perfection alors que l’amour n’est pas une science exacte comme je dis dans le son “ Bientôt elle sentira plus rien car le temps est compté. C’était qu’une illusion. En vrai on s’est jamais aimés ” 

Médicament est plus la constitution d’histoires compliquées qu’on m’a raconté autour de l’addiction aux médicaments et autres substances. 

N.U. : As-tu des projets pour la suite ? 

D.S. : J’aimerais bien aller au Mexique l’année prochaine pour enregistrer mon premier album en espagnol. J’ai quelques connexions grâce à mon oncle qui marche plutôt bien dans la musique là-bas. Il me propose depuis longtemps de venir mais j’ai pas envie de brûler les étapes mais l’envie d’y aller reste présente. 

N.U. : Dernière question, un son et un artiste à conseiller pour la fin de l’interview ? 

D.S. : Je te dirais Dakiti, le dernier son de Bad Bunny, qui est entre la trap et la pop. 

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