Interview : T-Banza – Enfants de la Vie

À l’occasion de la sortie de son premier EP Enfants de la vie, rencontre avec le rappeur T-Banza pour évoquer la conception de son projet, l’enfance et de ses débuts dans le reggae dance-hall.

Notes Urbaines : Tout d’abord, pourrais-tu te présenter ? 

T-Banza : C’est T-Banza, auteur, interprète dans le hip-hop. J’écris mes textes et je musicalise mes textes depuis 14 ans. depuis mes 14 ans et je viens de sortir mon premier EP le mois dernier 

N.U. : Qu’est ce qui t’as poussé à rapper à tes débuts ? 

T-B. : La puissance des mots et toutes les images que tu peux créer avec, m’ont toujours intéressé. Un ami qui préparait son projet, m’a demandé de l’aide pour son album. On a écrit les textes et on a fait un feat ensemble. Ensuite au lycée, j’ai rencontré de nouvelles personnes avec qui j’ai continué à rapper. 

N.U. : Tu nous as évoqué des débuts dans le reggae, peux-tu plus nous éclaircir dessus ? 

T-B. : Pendant l’adolescence, j’ai voulu me rapprocher de mes origines guadeloupéennes et réunionnaises, j’ai donc appris le créole. J’étais en pleine période gwada reggae-dancehall. Aujourd’hui, j’ai un peu lâché puisque le mouvement reggae-dancehall me parle moins qu’à l’époque niveau instrumentale et de la voix des chanteurs.  

N.U. : On t’a connu lors des freestyles Beatume l’année dernière, quelle importance ont les freestyles et concours de rap pour toi ? 

T-B. : C’est le contact avec les gens ! En face d’un public, tu vis ton texte. La scène, elle est pour toi. Et tu te sens important à ce moment-là. La pression que tu as sur scène, elle est très différente de celle que j’ai en studio. (…) Mes sons interprétables sur scène ne sont pas ceux que je mets dans mes projets. (…) Je pense que j’écris énormément par rapport à la moyenne. Pendant mes années lycée, j’écrivais 5 textes par jour. J’ai vraiment un côté instantané, donc je reviens très peu sur mes textes. 

Voir aussi : Beatume Open-mic #4

N.U. : Quels ont été les premiers retours que tu as eu sur ton projet ?

T-B. : Ils ont été positifs comme mon projet s’éloigne du rap actuel.(…) Parfois j’ai des débats avec des potes sur certains artistes comme SCH ou Damso qui ne me parlent pas beaucoup. À contrario, j’écoute des rappeurs comme Scylla, Médine, Guizmo. 

N.U. : Comment s’est passée la création du projet ? 

T-B. : Je suis parti du son éponyme de l’EP, Enfants de la ville Enfants de la Vie. J’ai enregistré une première version en studio que j’ai gardé, un fait assez rare pour moi. D’habitude, je fais un son, j’enregistre et je le balance rapidement après. J’ai vraiment voulu mettre ce titre dans un projet puisqu’il résumait bien l’univers que je voulais défendre. 

J’ai enregistré la plupart des sons l’année dernière : Tiekaar et À en crever. Pour le dernier son, Demain s’ouvrira Demain Sourira, je suis allé le faire chez un beatmaker. Ce titre est même sorti en single et a été clippé. 

J’ai enregistré et mixé au Tanks Studio de Vitry sur Seine. Concernant les prods, je les ai payé de ma poche et grâce à une cagnotte. Ensuite j’ai fait une grosse promo à mon échelle sur Demain s’ouvrira Demain Sourira. 

N.U. : On retrouve un certain rapport au temps dans ton EP, présent dans les thèmes abordés et le titre de plusieurs chansons, pourrais-tu nous en parler ? 

T-B. :  Je mets en relation le thème de l’enfance avec l’espoir en la vie. Pour moi, quand tu es enfant, tu as de l’espoir car tu es en plein apprentissage. Pendant cette période, tu te forges grâce à tes propres expériences. Les enfants sont l’avenir du monde. 

N.U. : Dans ton EP, on retrouve beaucoup de guitare dans les instrus,  est-ce que tu en joues ? 

T-B. : Malheureusement, c’est encore un rêve pour moi de jouer de la guitare. Coeur de mome et À en crever ont été produites par un beatmaker néerlandais qui oscille entre le pop-rock et l’acoustique avec une touche hip-hop. Ma musique est plus large puisque je n’écoute pas seulement rap, donc je n’ai pas forcément envie de me cantonner seulement à du boom bap par exemple. 

J’ai demandé à NonsProd de rajouter plus de guitare dans Enfants de la vie, comme je voulais qu’elle fasse penser à celle d’à en crever. Pour Demain s’ouvrira Demain Sourira, je dis à Hkan de mettre une boucle de guitare. C’était important d’avoir la guitare en rappel sur la plupart des titres du EP. 

N.U. : As-tu des projets pour la suite ? 

T-B. : Bien sûr ! J’ai de la matière en plus. Pour le prochain projet, je veux vraiment faire quelque chose de plus long et plus varié. J’aimerais aussi être plus dans le partage, là il n’y a aucun feat. Faire des feats me manque, je trouve cet exercice vraiment magique. Je rajouterais bien aussi un petit égotrip, c’est amusant et surtout comme je n’ai pas pu en mettre un sur mon premier EP

N.U. : Dernière question, quels sont tes coups de cœur sport, musique et cinéma ?

T-B. : Pour le sport, je te dirais Maurice Greene, un sprinteur américain qui a eu le record du 100m dans les années 2000. Il était très intimidant par son allure. 

Pour la musique, Scylla avec son album Pleine Lune en featuring avec le pianiste Sofiane Pamart. Le piano et les mots se complètent à merveille sur ce projet. 

Pour le cinéma, Dragon Ball Super Broly. En vrai le scénario est nul (rires), mais quand t’es un fan de l’univers Dragon Ball, t’es obligé d’aimer. Je suis retourné en enfance le temps du film. 

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