Rooney, dernier héros de notre enfance

L’international anglais Wayne Rooney a annoncé sa retraite sportive à 35 ans le vendredi 15 janvier 2021, avec lui c’est une partie du football de notre enfance qui s’en va. Retour sur la carrière d’un des derniers héros de notre enfance : Wayne Rooney. 

Not hero we deserved, but the hero we need. ” cette maxime du commissaire Gordon à propos du Batman alias Wayne Bruce pourrait s’appliquer à son homonyme Wayne Rooney. À sa manière, il fut le héros dont l’Angleterre, la terre du football, avait besoin. Comme tout bon super-héros qui se respecte, le natif de Liverpool était un être hors du commun. Signature à Everton à presque 11 ans, plus jeune buteur de la Premier League à 16 ans et 360 jours contre Arsenal le 19 octobre 2002, transfert à Manchester United à 18 ans, Rooney est un précoce et brule toutes les étapes rapidement. Il apparait comme l’un des jeunes footballeurs les plus talentueux du début du XXIème siècle. Un talent qui se confirme par deux récompenses individuelles : le titre du Golden Boy (meilleur joueur du monde de 21 ans) en 2004 et deux obtentions successives en 2005 et 2006 du titre du meilleur espoir du championnat d’Angleterre. 

Chez les Reds Devils, la pépite anglaise se retrouve dans la cour des grands avec les Ryan Giggs, Paul Scholes, Vidic, Cristiano Ronaldo, Ferdinand, Neville. Le tout est managé par Sir Alex Ferguson, des conditions parfaites pour remporter des titres. 1 Ligue des Champions en 2008 (2 finales perdues en 2009 et 2011 contre le grand Barca de Guardiola), 1 Ligue Europa en 2017, 5 fois champions d’Angleterre en 2007, 2008, 2009, 2011 et 2013. Ajoutez à ceci des récompenses et performances individuelles comme celui du meilleur joueur de la Premier League en 2010, du meilleur joueur anglais en 2008, 2009, 2015, 5ème du ballon d’or en 2011, 2ème buteur de l’histoire de la Premier League avec 208 buts et meilleur buteur de Manchester United.

Crédit photo : Wayne Rooney Instagram

Quand il enfilait sa tenue de super-héros (rouge avec Manchester et blanche avec l’Angleterre), Rooney devenait un vrai héros. Buteur hors-pair à la frappe lourde, il se multipliait sur le terrain grâce à une grosse activité propre aux joueurs anglais, à tel point que Ferguson l’a positionné presque partout sur le terrain durant ses années chez les Reds Devils : buteur, attaquant de soutien, meneur de jeu, milieu central, milieu droit. 

Qu’importe le poste, il restait toujours capable d’exploits incroyables sur le rectangle vert comme face au rival Manchester City en 2011 pour faire gagner le match à son équipe d’une bicyclette ou comme contre Orlando grâce à un retour défensif et une transversale décisive . Le numéro 10 mancunien fut un joueur complet, polyvalent et fiable en témoigne sa ligne de statistiques sous le maillot rouge (2004-2017) : 559 matchs pour 253 buts et 146 passes décisives. 

“ Il faut ce genre de but dans un derby de Manchester, il faut un héros, et ce héros, c’est Wayne Rooney ! “

Stéphane Guy, commentateur lors de Manchester United – Manchester City en 2011 à propos de la bicyclette de Wayne Rooney

Cependant comme tous les héros, ce diable de Wayne Rooney avait ses faiblesses. Elles se révélaient le plus souvent avec l’équipe nationale. Sanguin contre le Portugal de son coéquipier Ronaldo au mondial 2006, pas qualifié à l’Euro 2008, insipide 2 ans après en Afrique du Sud à la Coupe du Monde, la carrière de l’avant-centre britannique n’a pas eu l’éclat espéré au vu de la génération dorée dont disposait l’Angleterre durant les années 2000 : Terry, Ferdinand, Cole, Lampard, Gerrard, Scholes… Malgré un palmarès vierge et des quarts de finale comme meilleure performance en compétition internationale, Wazza a tout de même marqué l’histoire des Three Lions en devenant le meilleur buteur de la sélection avec 53 buts devant la légende Sir Bobby Charlton.

Crédit photo : eagles.uk

Wayne Rooney restera dans les mémoires comme un joueur entier et charismatique, qui a tout donné (peut être trop tôt) pour le football. Avec lui c’est une idée d’un certain football qui s’en va le football de notre enfance pour ma génération, celui des années 2000, des matchs de Ligue des Champions en clair à la télévision, d’un Manchester United dominant et évoluant dans le meilleur championnat au monde, d’une équipe anglaise ultra talentueuse mais aucunement capable de gagner un titre depuis 1966. Aujourd’hui, il se retire en héros après avoir fait rêver pendant des semaines, années, les amoureux du foot par ses performances hors-du commun et son talent unique. À présent, il délaisse la cape de joueur pour endosser celle de manager à Derby County en D2 anglaise.

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