Après de nombreux mois, les recommandations musicales sont de retour pour satisfaire vos oreilles durant ces fêtes de fin d’année. Pour cette nouvelle édition, nous allons du côté de Londres avec la présentation de Jay Prince, une jeune pépite du rap anglophone à la discographie bien garnie, qui saura t’apporter un peu de chaleur cet hiver avec son nouveau projet qu’il a disséqué en 3 parties.

Si je vous dis Jay Prince, beaucoup d’entre vous ne vont pas voir de qui je parle. Pourtant, un bon nombre d’artistes du moment le connaissent et ont déjà utilisé ses talents de rappeur, chanteur et producteur dans leurs projets (Goldlink, Tyler the Creator, Mahalia, Aminé, ou encore SiR). En effet, ce jeune prodige de Canning Town (dans le borough londonien de Newham) repéré par le label Soulection (qui compte le légendaire Mr Carmack) et signé dans le label Cosa Nostra, a déjà fait son trou dans le milieu depuis 2015, avec la sortie de son premier vrai projet Befor Our Time en 2015, acclamé par les critiques, dans lequel on peut retrouver le titre Polaroids. 

Inspiré par ses origines congolaises et angolaises, Jay Prince possède de nombreux atouts qui font de lui un artiste polyvalent : il a tout d’abord une très bonne plume accompagnée d’un flow varié que l’on peut comparer à ceux de Kendrick Lamar ou d’Isaiah Rashad (en terme de voix également).

En terme de sonorités, Prince montre qu’il est très éclectique en mélangeant plusieurs styles musicaux dans ses œuvres, allant du hip-hop à la Rumba en passant par le Jazz et la Soul. Une façon d’offrir à ses auditeurs une ouverture sur plusieurs genres musicaux. Enfin, il possède une réelle force dans sa capacité à transmettre ses émotions aux auditeurs dans ses différents projets (aussi bien dans le changement de flow et la variation d’octave lorsqu’il chante que dans le choix d’instrumentaux pour sa musique).

Après le succès de Befor Our Time, Jay Prince a décidé de dérouler sa discographie avec la sortie d’un projet ou d’un album tous les ans. Mais c’est seulement en 2018 que le talent de Prince est reconnu avec son album CHERISH, dans lequel on peut retrouver l’excellent mix de Rap/R&B interprété avec la talentueuse Mahalia dans le titre With U, ou encore le titre aux sonorités caribéennes In The Morning, qui incite aux déhanchés suaves.


En 2019, il sort son EP WONDER, un projet très efficace bien que assez court (7 titres) et qui, paradoxalement, utilise des productions très spatiales accompagnant la voix de Jay qui délivre des paroles très terre à terre sur son expérience et son ressenti de la vie de tous les jours, comme il le montre dans le son Beamlight, pour lequel il a gagné le prix UKMVA du meilleur visuel de clip.

Si ses récents projets connaissent un succès bien moindre que les précédents, Jay Prince tient tout de même à garder le même degré de qualité dans la construction de ses œuvres musicales. Le projet SOL en est l’exemple type. Divisé en 3 parties, ce projet s’axe autant sur sa vie personnelle (amour, anxiété, indépendance) que sur les problèmes de société (comme les conflits qui opposent les gouvernements aux peuples). Ces 3 parties, composées de 2 à 3 titres, montrent une fois de plus que Jay Prince est capable de poser sur n’importe quelle sonorité sans se fatiguer. 

Deux exemples flagrants : le son acoustique RAINY DAYS ou on a parfois cette impression de dialogue (ou plutôt de monologue étant donné que le message ne va que dans un sens) accompagné tout d’abord par une mélodie de guitare allié à de bonnes basses, qui vont ensuite être cassées par la même instru, cette fois-ci mise à l’envers, avec plus de basses et moins d’acoustique. Le second exemple est sur le son NOBODY’S BUSINESS dans lequel l’alliance efficace acoustique/électronique y est plus équilibrée. 

Sans aucun doute, ce projet peut être dégusté par tous types d’auditeurs, allant du puriste qui ne demande que de la qualité à celui qui souhaite seulement se pavaner dans les rues avec légèreté tout en écoutant de la bonne musique. 

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